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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 07:39

« S'abandonner. C'est se donner tout entier. Ca demande du courage.

C'est se dévoiler tel que l'on est. C'est ne plus rien maîtriser. C'est faire confiance.

C'est ne plus s'appartenir. C'est surmonter ses pudeurs. C'est être soi.

Ne plus penser. Ne plus agir que par l'instinct. Ne plus penser à soi tout en ne pensant qu'à soi.

Ne plus penser à l'autre tout en ne pensant qu'à lui.

C'est être libre. Se libérer. C'est être plaisir tout entier.

Le plaisir que l'on donne. Celui que l'on reçoit. C'est redevenir animal.

C'est sentir et ressentir par l'autre. Au travers de l'autre.

 C'est être objet vivant. Et tu fais tout, sorcière, tendre Muse, pour que je m’abandonne à toi,

dans ces instants qui n’appartiennent qu’à moi…  

En moins de 24 heures, nous sommes montés aux cieux,

Douceur de vivre à deux des instants merveilleux…

C'est impudiquement t’avoir révélé tous mes creux

C'est le canyon de mes fesses offert à tes yeux

C’est de l’abandon de ma pudeur t’en faire l’aveu…»

« Oui… mais je vous aime, même si je n’y comprends rien, et je me sens légère, heureuse dans nos nuages sensuels, et vous m’avez délestée de mes peurs, de mes tabous, de mes dégoûts… Offrez-moi le bonheur de vous faire oublier les vôtres… »

Comment parvenir à redescendre de ce nuage d’excitation, de confusion, comment accepter l’incompréhensible émotion ?

« Tu as raison, je ne peux pas prendre la route comme çà… Je n’ai pas dormi, conduire 2h ou 2h et demie dans cet état n’est pas prudent. Je vais dormir un peu. Il faut que je téléphone, décommander un rendez-vous. Juste une petite heure me requinquera. Je ne peux pas rentrer pas rasé, mal coiffé, pendant que je fais un petit somme, s’il te plaît, va m’acheter un rasoir, de la mousse à raser, une brosse à dents, une petite brosse pour que je me coiffe ; je crois qu’il y a une pharmacie dans la rue derrière ton hôtel, tu peux en profiter pour acheter la petite liste que tu as écrite… Ah oui, prends des cigarettes, je n’en ai presque plus… » 

Son regard me dit qu’elle n’est pas tout à fait dupe, il y a de la tristesse, non plutôt de la déception.

Elle est sur le point de dire quelque chose… se ravise. Elle me regarde encore quelques secondes, silencieuse, les éclairs ont pris la place des étoiles dans ses yeux… Elle ramasse sa culotte, l’enfile presque rageusement, attrape son gilet sur le canapé, son sac à mains… Sans un mot, sans un regard, elle sort en claquant la porte.

Je regrette immédiatement de ne pas avoir été franc, je me sens tout à la fois gêné et soulagé.

Je n’ai pensé qu’à me protéger… au fond, je me demande de quoi … Si mon esquive lui paraît être un manque de confiance en elle, j’en serais très triste… mais il n’était pas possible que je lui dise… 

Je me secoue, ce qui est fait est fait. Je prends une cigarette, mon téléphone, j’appelle chez moi pour prévenir que j’ai été retenu, puis le rendez-vous que j’ai en fin d’après-midi pour prétexter un imprévu.

Je tire nerveusement sur ma cigarette, agacé contre moi-même, pas très fier de l’avoir trompée par ce subterfuge pas bien digne… Je me retrouve assis sur les toilettes, ses derniers mots me poursuivent… ‘’ Offrez-moi le bonheur de vous faire oublier les vôtres…’’   

 

Elle qui s’est totalement abandonnée, elle qui m’a fait une telle confiance… Je me sens honteux… presque plus que si j’avais osé la laisser faire… Je jette ma cigarette dans la cuvette, m’essuie rageusement…

Je monte dans la baignoire, … les pensées affluent… l’eau froide sur mes pieds… et si je l’attendais pour me laver ? Je me dis que je suis ridiculement con… Pourquoi donc avoir été si…peureux ? Moi qui lui disais qu’il ne devait subsister aucun interdit… L’éducation par l’exemple… Tu parles !

J’arrête l’eau, je sors de la baignoire sans me laver, j’enfile mon boxer… Je reprends une cigarette…

Je vais à la fenêtre… je regarde ma montre… bientôt 11 heures… Et si…et si je ne rentrais pas aujourd’hui ? Si je restais avec Valérie ? Où est-elle ? Si je pouvais deviner ce qu’elle pense…

Je vais prendre son petit carnet, son stylo, la dernière cigarette dans mon paquet, je me cale dans le canapé et je lui écris… ce sera plus facile… n’y a-t-il pas là une sorte de manipulation hypocrite envers moi-même… écrire pour m’éviter de parler ? Pourquoi mais pourquoi faut-il que je sois si compliqué ? La sensibilité slave… l’éducation jésuite… mon cerveau toujours en ébullition… Je chausse mes lunettes après les avoir essuyées…Tant pis, j’écris :

 

PREMIERE LETTRE

 

Se prendre sans hasard

Se prendre au jeu des amants

Se laisser aller au fil du temps

Et chatouiller ...le hasard ...

Respecter les règles de l’art :

Ne se cacher derrière aucun fard

 

Tu as léché cet endroit
Qui jusqu'à Toi était secret.
Tu as léché ce fruit défendu,
Tu t'es immiscée dans mon cul.

Aimes-tu ce jeu entre toi et moi,
Cette recherche de plaisirs indiscrets ?
Tu m'as donné cette caresse méconnue,
Jusqu'à ce que je n'en puisse plus.

Tu as enfoncé ta langue lentement
En me faisant tressaillir.
Tu as léché ce fruit défendu,
Et tu le veux de plus en plus.

Tu aimes mon émotion profondément,
Et me sentir défaillir.
Tu as léché ce fruit défendu,
Tu as pris possession de mon cul.

Le plus difficile
N’est pas de te dire
Je ‘’le’’ veux autant que tu ‘’le’’ veux

Le plus difficile
Est de te dire où est ma crainte diffuse

Le plus difficile est de nier l'évidence

Mais le plus facile, Ma Muse troublante

Est de te dire que tu m’aimantes

Que je désire que tu restes ma folle amante. 

allongé (Copier)

Elle est partie depuis plus d’une demi-heure, et même un peu plus. Et si j’essayais de la retrouver, si j’allais à sa recherche ? Il suffit que je prenne à gauche pour qu’elle revienne par la droite… ou qu’elle soit dans un magasin, qu’elle soit allée faire un tour sur la jetée ou boire un café…

Je m’allonge sur le lit… C’est vrai que j’avais sommeil, sur ce point, je ne lui ai pas menti…

Mais je ne peux plus dormir maintenant… Mes yeux se posent sur le mouchoir, ce mouchoir-fétiche qu’elle a tenu à garder… Je n’ose pas l’ouvrir, de crainte que la mèche qu’elle y a mise ne tombe…

Je ferme les yeux, je pose mon nez sur le mouchoir… les odeurs sont calfeutrées dans les couches d’étoffe, je les distingue, cocktail mélangé… Je pose son carnet à côté du mouchoir, ouvert à la page.

Je reste allongé, essaie de me détendre par la respiration… j’inspire lentement, j’expire encore plus lentement, jusqu’au bout de mon souffle, comme je l’enseigne à mes élèves, je recommence plusieurs fois… Je tente de faire le vide…

Je me suis assoupi quelques minutes sans doute, quelqu’un frappe à la porte, j’espère que c’est elle…

 

Un coup d’œil à ma montre…elle est restée dehors une heure et demie ! Elle entre vivement, enjouée.

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