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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 07:45

« Voilà, j’ai fait les achats que vous vouliez… Pas tous, il me faut plus de temps pour certaines choses, mais j’ai pris le principal, ou le plus urgent… Et puis je me suis permis d’ajouter quelques autres… nécessités… Pardonnez-moi d’avoir été un peu longue et de vous avoir fait attendre. Voulez-vous vérifier maintenant ? »

Je n’en reviens pas, elle est coiffée… je sais qu’elle n’était pas maquillée tout à l’heure et pour cause, je vois bien ses yeux… elle y a fait quelque chose… sur les joues aussi. Elle me tend deux sacs, l’un assez petit, l’autre beaucoup plus grand. Je reste abasourdi… Je les prends et les pose sur le lit.

Elle me tend deux paquets de cigarettes, jette son sac sur le canapé et me sourit.

 

« Vous paraissez complètement incrédule… Ohé… J’ai seulement fait ce que vous vouliez… J’espère que cela vous conviendra, vous plaira… Regardez donc… »

Je me secoue… je lui souris, décontenancé par sa façon de réagir, de retourner la situation.

Elle me tend la main, je lui donne la mienne, elle me fait asseoir au pied du lit.

« Préférez-vous que ce soit moi qui vous montre mes achats ? Oui … ? Alors voilà :

des ciseaux pour que je taille ma toison à votre goût. Un rasoir pour me faire les aisselles bien lisses. Un autre pour votre barbe et de la mousse… je n’y connais rien, la pharmacienne m’a assuré qu’elle était très bonne, une brosse à dents et une pour vous coiffer, une petite fiole de vernis… regardez mes ongles… C’est bien ? »

Elle me tend une main…elle s’est mis du vernis… j’embrasse ses doigts… Elle retire sa main et prend l’autre sac.

« Du papier à lettres, il n’y avait pas grand choix.

Une culotte, je ne l’ai pas essayée, choix limité également, à croire que les Fécampoises n’en achètent pas beaucoup. Vous m’aviez dit toute simple, difficile de faire plus simple… je l’ai choisie blanche…

Là, c’était un peu plus difficile, délicat même… voilà, un boxer pour vous si vous désirez en changer, je crois que la taille convient, j’ai voulu aussi vous acheter un slip, parce que …parce que…bref…et aussi un caleçon, plus enveloppant…mais quelle taille ? avec ou sans ouverture ? J’ai pris du 5, le vendeur m’a souri en me disant que c’était très souvent les femmes qui achetaient les slips de leur mari…moi qui ne l’ai jamais fait pour le mien ! et alors, le plus compliqué, mais vous pourrez changer si cela ne vous va pas ou ne vous plaît pas, une chemisette et un gilet Lacoste coordonnés, dans les tons sable, j’ai pris XXL , vu votre carrure… J’ai décrit votre stature au vendeur, 1m80 environ, il semblait s’amuser d’ailleurs, j’étais incapable de dire votre tour de taille… il y avait un pantalon d’été en toile, je vous ai imaginé dedans, sa couleur va très bien avec le gilet,  il m’a plu, le voici ! »

J’en reste … tout simplement et explicitement ‘’baba ‘’ !

« Vous ne dîtes rien ? Cela ne vous plaît pas ? J’ai mal choisi ? »

Je me lève, lui prends le pantalon des mains, le pose sur moi, suis étonné de son coup d’œil…

« Ah oui, j’allais oublier : je peux les rapporter mais à une seule condition du vendeur : que ce soit moi qui vous les fasse essayer… »

Je suis ému, je lui souris pour masquer cette émotion…

« Je me plierai volontiers à l’exigence de ce vendeur, Ma Dame, et vous laisserai donc diriger l’essayage… quand vous le souhaiterez. Mais avant tout, prenez la peine de regarder sur la table de chevet, juste à côté du mouchoir, votre petit carnet a été rempli par un homme qui, m’a-t-il dit, était confus et attendait votre retour.»

 

Elle contourne le lit, s’assoit, prend son carnet, ne lit pas tout de suite, elle a les yeux fermés en prenant une lente inspiration, la tête légèrement en arrière. Je me retourne pour la suivre du regard.

Elle ne lit pas d’une traite, je remarque qu’elle s’arrête, lève les yeux, respire… reprend sa lecture…

elle cache son visage avec le carnet… recommence à lire… Elle prend son stylo, pose le carnet sur ses genoux… Elle prend furtivement le mouchoir, le respire puis le repose. Intrigué, je la vois hésiter, écrire quelques mots…

Elle se lève, revient vers moi, la main gauche sur son ventre, le carnet dans l’autre main sur son visage, je ne vois que ses yeux. Elle s’arrête tout contre moi, qui suis toujours assis. 

« Lisez moi ce que vous avez écrit, je veux que ce soit votre voix qui me le dise. »

Je me lève, nous sommes l’un contre l’autre, nous nous touchons presque, je commence à lire… je peux la regarder, me rappelant mes mots, même si je ne les sais pas par cœur ; lorsque j’arrive au passage

‘’tu aimes mon émotion profondément’’, je vois des larmes dans ses yeux… ma gorge est nouée…

J’aperçois sa main toujours crispée sur son pubis… Je continue de prononcer ce qu’elle a déjà lu.

Je suis arrivé à la fin. Elle a ajouté quelques mots. « Lisez ce que je vous ai écrit… »

 

‘’J’ai été blessée,

Je suis humiliée par votre manque de confiance

Vous avez bafoué ma tendresse

Vous méritez… [quelques mots barrés]

Mes yeux eux aussi coulent’’

 

J’ai à peine commencé à lire ses mots, elle glisse une main dans mon boxer, sans hésitation, sa main saisit mes couilles, son autre main rejoint la première, ses yeux pleins de larmes me regardent, elle serre mes attributs à m’en faire sursauter, comme pour me dire je ne sais trop quoi…

« Je ne retire pas un mot de ce que je vous ai écrit »

« Moi non plus »

« Si …vous avez barré quelques mots que je n’ai pu lire, que disaient-ils ? »

« Ils disaient ma réaction profonde… mon envie incontrôlée de vous fesser. »

 

Je mets son calepin entre mes dents, je lui prends les poignets, elle veut s’agripper un instant mais me laisse extraire ses mains.

J’essuie ses larmes d’une main, je crois que mon émotion est à la hauteur de la sienne.

« En 24 heures, vous avez fait plus de bien à mon cœur que j’en ai eu de toute ma vie de femme, vous m’avez donné plus de plaisirs qu’aucun homme ne me donnera jamais…et en une seule minute, vous m’avez fait mal, très mal. »

« Je le sais, je m’en suis rendu compte, un peu trop tard et durant toute ton absence, j’ai terriblement regretté. »

 

 

Elle respire tout doucement, pose sa tête sur mon épaule, je l’enlace, je la berce tout contre moi.

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